Faire preuve d’empathie, se mettre à la place de l’autre pour mieux communiquer et donc entrer dans son cadre de référence est l’un des thèmes que je transmets régulièrement au cours de mes formations sur la communication interpersonnelle.
Si cela nous parait de plus en plus naturel au sein de nos relations personnelles ou professionnelles, cela peut sembler moins évident lorsque l’on parle des relations avec les enfants. Et pourtant, depuis que je dispense au sein de mon cabinet, les ateliers de la méthode Faber et Mazlish, je me rends compte qu’il s’agit là d’une notion très importante permettant de communiquer avec plus de bienveillance avec les enfants.
Accepter que l’enfant ait le droit de ressentir ce qu’il ressent, même si cela nous parait démesuré ou inapproprié, lui laisse ainsi une véritable chance d’exposer ses sentiments et donc de les dépasser en se sentant compris.
Lorsqu’un petit bonhomme dit détester son petit frère qui lui a pris ses jouets, lui apposer un «mais non, je sais très bien qu’au fond de ton coeur, tu l’aimes ton frère» n’est-il pas une façon de nier son émotion qui, du haut de ses 6 ans, est sûrement réellement présente à ce moment là ?
Nous avons tous besoin de laisser libre cours à nos émotions, même si nous savons très bien qu’elles ne sont pas toujours appropriées. En est-il différent pour les enfants ? Je ne le crois pas. Mais alors comment faire ? Doit-on acquiescer en disant à l’enfant «oui, tu as raison !» ? Je ne le pense pas non plus…
Intervient alors la petite phrase magique : «Oui, cela peut».
Dans l’exemple mentionné ci-dessus, dire à l’enfant «cela peut être très énervant un petit frère parfois» ne valide pas son propos initial mais accepte simplement le fait que, pour lui, compte tenu de son jeune âge, de ses expériences, etc. il a le droit de ressentir ce qu’il ressent et cela même si vous ne le comprenez pas réellement. Il s’agit donc de donner la chance à l’enfant de se sentir entendu et accueilli quelle que soit son émotion.
Cette petite formule toute simple que j’ai découvert grâce aux habiletés relationnelles adultes – enfants me sert maintenant très régulièrement car elle est aussi, bien évidemment, valable dans les relations entre adultes. Accepter que l’autre ne voit pas réellement la même chose que moi, compte tenu de son vécu, de ses expériences ou de sa culture et le lui signifier, est une façon de témoigner du respect pour sa façon de se représenter le monde et permettant ainsi de communiquer avec plus de facilité.
Une réflexion sur “Un JE d’enfant”